On redémarre le blog avec un post dont le "bisounoursisme" est totalement assumé. Ce post en effet, parle d'amour, de tendresse, de bienveillance, et d'empathie. Et d'ailleurs, il a été écrit avec amour. Allez bisous et bonne lecture !
Ce qui se passe en Serbie depuis novembre dernier est extraordinaire à de nombreux égards. On n'avait pas vu un mouvement d'une telle ampleur en ex-Yougoslavie, depuis les manifestations de masse en Bosnie-Herzégovine de 2013, marquées notamment, comme actuellement en Serbie, par des pratiques de démocratie directe (mise en place de plénums), et un dépassement des fractures, sociales, ethniques, générationnelles, voire politiques.
Le mouvement serbe contredit, comme en 2013 en Bosnie-Herzégovine, le cliché de l'apathie et du fatalisme, mais aussi celui qui présente les Balkaniques comme des gens bordéliques, roublards, primitifs et retardés, congénitalement incapables de s'organiser et de se structurer, et immatures pour ces produits politiques de luxe que sont la démocratie, le débat républicain, la tolérance et le partage.
La façon dont les étudiants serbes, qui mènent le mouvement depuis le début, s'organisent, délibèrent, encadrent les manifestations, font preuve de créativité, ainsi que leur refus de toute violence, verbale ou physique, force le respect et donne un bel exemple de lutte digne, inventive, courageuse et fédératrice.
Il y a de nombreuses grilles de lecture et angles d'analyse de ce vaste et extraordinaire mouvement qui rassemble aujourd'hui de nombreux pans de la société serbe. Il faudrait de nombreux posts de blog pour le décortiquer en profondeur.
J'aimerais aujourd'hui revenir sur quelques aspects particuliers qui me semblent essentiels.